SDHA « Edmond Tranin, l'explorateur-cinéaste oublié »
par Frédéric Cornette
Edmond Paul Joseph Tranin
Edmond Tranin était originaire de Marle, dans le nord de la France. [...]
Dans les années 1920, Tranin travailla comme journaliste pour le quotidien parisien Le Petit Parisien. En 1923, alors qu’il voyageait à bord d’un dirigeable avec deux autres hommes, il dut atterrir à Ennigerloh, en Allemagne, à cause d’un orage. En raison de la réaction hostile de la population locale, les trois hommes furent placés sous protection policière allemande pendant cinq jours, avant de pouvoir retourner en France.
De 1924 à 1925, pour Le Petit Parisien, Edmond Tranin entreprit la mission Tranin-Duverne, une expédition de plusieurs mois. Il s’agissait de la première traversée de l’Afrique d’ouest en est en automobile, de l’Atlantique à la mer Rouge. Il était accompagné de Gustave Duverne, un ancien pilote de chasse de la Première Guerre mondiale. L’expédition était financée par le constructeur automobile Rolland-Pilain. À son retour, Tranin publia des articles dans Le Petit Parisien sur son voyage et donna une conférence à la Société de Géographie. En 1925, il fut fait chevalier de la Légion d'honneur pour cette mission.
Son récit détaillé fut publié en 1926 sous le titre Sur le dixième parallèle. Tranin devint un reporter populaire, et certains pensent qu’il aurait inspiré le personnage fictif de Tintin, le jeune reporter créé par Hergé en 1929. En effet, dans l’album Tintin au Congo, Tintin traverse aussi l’Afrique en voiture.
Par la suite, Edmond Tranin se fit remarquer par ses écrits politiques. En 1928, il publia dans la Deutsch-Französische Rundschau un article en faveur d’une coopération coloniale entre la France et l’Allemagne. En 1931, la revue Vu publia son reportage critique sur l’Union soviétique, décrivant des prisonniers politiques déportés en Sibérie.
Avec Georges Le Fèvre, il coécrivit un roman jeunesse intitulé Auf den Spuren des Douha (Sur les traces du Douha), racontant le voyage de jeunes héros à travers l’Afrique. Ce roman, souvent rédigé dans un style documentaire et encyclopédique, reflète le nouveau positionnement du colonialisme français après la conférence de Brazzaville, bien que les accents paternalistes y soient évidents.
En 1953, il fut responsable du concept et de la réalisation du court-métrage documentaire Les Forceurs de banquise, consacré aux brise-glaces en mer Baltique.
Il s’installa dans la commune de Pléneuf-Val-André en Bretagne, où il devint membre du conseil municipal. Il s’y engagea activement pour la protection de la nature, notamment en faisant classer l’îlot du Verdelet comme réserve ornithologique en 1973.
https://de.wikipedia.org/wiki/Edmond_Tranin
Entrée libre.